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DE la conception à la fabrication

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La conception d'une vielle nouvelle commence par une série de croquis dans un carnet ou par un relevé dans le cas d'une copie d'ancien. Ensuite, je fais des plans à l'échelle 1, au crayon, qui me permettent de mettre au point la géométrie de l'instrument. De ma formation en architecture, j'ai gardé le goût du dessin à la main et de la conception dans l'espace et je ne ressens aucun besoin de passer par le dessin par ordinateur que je ne maitrise d'ailleurs pas du tout.

Le dessin général arrêté, je fabrique une série de gabarits des différents éléments (barrage, table, fond, tête, flancs de clavier, chevalets, etc) qui me permettront de débiter les pièces définitives.

Dans notre époque où la plupart des objets sont conçus pour ne durer au maximum que quelques décennies, j'apprécie de pouvoir fabriquer des instruments de musique qui pourront potentiellement servir dans 100 ou 200 ans. Les vielles du XVIIIème siècle qui ont été sauvegardées sont toujours jouables après restauration, c'est pourquoi je fais confiance aux matériaux éprouvés que sont le bois, l'os et le métal et que j'exclue tout composites ou plastiques (sauf comme substitut à l'ivoire pour des éléments décoratifs).

Les bois que j'utilise proviennent de trois sources différentes :

- Pour l'érable ondé (caisses), le red-cédar, le sipo (tables), le wengé, le padouk (couvercles), et les autres bois exotiques, je me fournis chez un marchand de bois réputé pour son sérieux (Kauffer).

- Pour le merisier (table, caisses, poignées ou couvercles), le noyer (caisses), l'acajou (tables), j'utilise des panneaux de vieux meubles récupérés (lits "bateau" pour la plupart). Le principal avantage est que le séchage est garanti (150ans en moyenne), par contre ils demandent plus de travail de tri et de débit à l'atelier pour obtenir les épaisseurs voulues.

- Pour diverses autres essences locales (frêne, buis, fruitiers, etc), je récupère des buches ou des plateaux à droite à gauche.

La législation devenant de plus en plus contraignante vis à vis de certains bois exotiques, et pour éviter de faire voyager du bois depuis l'autre bout du monde, j'ai décidé de ne plus utiliser l'ébène (sauf pour la Baroque) et de diminuer au maximum l'usage des autres bois exotiques. J'ai donc fait de nombreux essais de bois locaux pouvant les remplacer. J'utilise donc pour les claviers, du buis, de l'olivier, du troëne et des fruitiers (cormier, poirier, prunier). Les couvercles sont quand à eux en olivier, buis, merisier, etc...

Le travail à l'atelier se fait essentiellement sur des machines à bois classiques (combinée, scies à ruban, scie à chantourner, ponceuse sur table, mortaiseuse à bédane, perceuse à colonne) et sur un tour à métaux (pour les axes, poignées, etc). Je ne sous-traite aucune de mes pièces (mis à part les S des manivelles et parfois les têtes sculptées) car j'aime être totalement autonome dans la fabrication. Pour la même raison, je n'utilise pas de machines à commandes numériques qui rendent le travail dépendant de l'informatique et de la conception par ordinateur.

En général, je construit mes vielles par petites séries, de 3 à 10 pour les TPV, de 2 à 5 pour les Simplex, par deux pour les autres. Je débite de nombreuses pièces à l'avance (barrages, tables, claviers, poignées, chevalets, etc) car cela permet de gagner du temps sur le réglage des machines.

La couleur des mes instruments se fait en passant une teinte à l'eau, la finition étant soit mat, huilée à l'huile de lin (TPV et finition Type A), soit brillante, avec un vernis à l'alcool passé au tampon.

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